Armée de terre : bientôt des missions de recrutement dans les îles éloignées


ARUE, le 12 mai 2017 - C'est un des projets phares du Centre d’information et de recrutement des forces armées de Polynésie basé à Arue : aller à la rencontre des jeunes dans les îles éloignées. Le général de brigade Thierry Marchand, sous-directeur en charge du recrutement auprès de la direction des ressources humaines de l'armée de terre en Polynésie, était en visite au fenua et a fait part de ses objectifs pour le territoire.

Ils sont 300 jeunes Polynésiens à rejoindre les rangs de l'armée de terre chaque année. Un nombre en augmentation depuis 2015 et la vague de recrutements dans l'armée de terre suite aux attentats qu'a connus la France. "Aujourd'hui, nous recrutons 15 000 personnes par an. 10 % d'entre elles viennent des outre-mer et 300 de Polynésie. En 2013, ce chiffre était de 150", détaille le général de brigade Thierry Marchand, sous-directeur en charge du recrutement, pour la première fois en visite en Polynésie française.

Avec la Réunion, le fenua est le plus gros fournisseurs d'hommes et de femmes pour l'armée. "Je pense que le besoin en soldats va continuer comme ça encore pendant quelques années", ajoute le général de brigade.

Cette année encore, le Centre d’information et de recrutement des forces armées de Polynésie (Cirfa), situé à Arue, espère voir beaucoup de Polynésiens venir frapper à la porte du centre. Mais le général de brigade Thierry Marchand souhaite aller plus loin.

RENCONTRER DES JEUNES DANS LES ÎLES

Selon les chiffres du Cirfa, en 2016, la majorité des Polynésiens recrutés venait des îles du Vent, très loin devant les autres archipels avec 226 personnes. Viennent ensuite les îles Sous-le-Vent avec 30 personnes, les Marquises, Les Australes et enfin, les Tuamotu-Gambier, avec 10 personnes sur 305. À partir de cette année, le général de brigade voudrait que ces chiffres changent.

"C'est une des raisons pour lesquelles je suis venu ici. Je souhaite plus d'équité entre les cinq archipels de la Polynésie française dans les candidatures. Je veux qu'il y ait la même chance partout, que l'on soit aux Marquises ou à Papeete. Je suis persuadé qu'il y a des potentiels de candidature non exploités dans les archipels", explique t-il.

Dès cette année, les responsables du Cirfa se rendront donc aux Marquises et aux Australes. Pendant une semaine, ils feront passer des tests et évalueront les dossiers de candidature des potentiels soldats de demain. Rien n'a encore été mis en place pour les Tuamotu-Gambier, compte tenu de la complexité géographique de cet archipel.

Dans l'idéal, le général de brigade aimerait que ces missions aient lieu au moins deux fois par an. Il ajoute : "Il ne faut plus attendre ici que les jeunes Polynésiens viennent frapper à la porte pour être recrutés. Il faut que nous allions les voir dans les îles, dans leurs écoles… chez eux ! Ainsi, ils n'auront plus qu'à venir une seule fois ici pour prendre l'avion à destination de la métropole."

Plus de Polynésiens sous-officiers et officiers

Le général de brigade n'entend pas seulement recruter plus de Polynésiens, en particulier des îles, dans ses rangs cette année. Il souhaite aussi les faire officiers et sous-officiers. "Je veux recruter des Polynésiens à tous les étages de l'armée. Il y a beaucoup de soldats, mais il n'y a pas assez d'officiers et de sous-officiers."
En 2016, aucun sous-officier nommé ne venait de Polynésie française. Depuis le début de l'année, il y en a déjà eu trois. "Notre objectif est d'en avoir dix avant la fin de l'année. Des talents, il y en a partout."

Qui sont les Polynésiens engagés dans l'armée ?

305 Polynésiens se sont engagés dans l'armée de terre en 2016 :
253 sont des hommes ;
52 sont des femmes ;
51 sont âgés de 21 ans ;
44 sont âgés de 22 ans ;
43 sont âgés de 20 ans ;
146 ont un niveau scolaire de type bac ;
109 ont un niveau scolaire de type BEPC, BEP, CAP, classe de seconde et première.

RENSEIGNEMENTS :

Centre d'information et de recrutements des forces armées en Polynésie française
40 46 32 47
cirfat@armees-polynesie.pf

Rédigé par Amelie David le Vendredi 12 Mai 2017 à 15:09 | Lu 4203 fois